Le cloud computing est devenu l’un des principaux modes d’organisation des systèmes d’information des sociétés contemporaines. Mais que cache cette dénomination éthérée ? Bien qu’il paraisse intangible, le cloud repose sur des éléments physiques, des procédés techniques et des acteurs sociaux. L’abstraction et l’ubiquité qui lui sont associées ainsi que l’externalisation qu’il suppose tendent à l’invisibiliser aux yeux de l’utilisateur. Ce dernier ne s’aperçoit alors que rarement des rapports de domination dont le cloud est le vecteur. Cette présentation propose de mettre en lumière la matérialité du cloud et d’ainsi analyser les enjeux géopolitiques qu’il soulève.

Clotilde Bômont est docteure en géographie politique de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) et chercheure à l’Institut de recherche stratégique de l’École Militaire (IRSEM) et au sein du centre GEODE (Paris 8). Ses travaux portent sur les enjeux géopolitiques du numérique. Elle s’intéresse particulièrement à la manière dont l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication transforme les rapports de pouvoir entre acteurs sociaux et porte une attention particulière à la place des États.