L’efficience planétaire et le démon inorganique
Un premier mouvement a lieu. Il fait passer l’imaginaire des lA d’entités numériques et intangibles aux réalités matérielles dont elles dépendent. Autrement dit, il met à jour leur nature et leur échelle terrestre.
Un second mouvement s’engage. Il permet d'envisager les IA non plus comme un phénomène terrestre mais comme l’expression de ce que d’autres appellent la planète. Comme chez Eugene Thacker, ce passage de la Terre à la planète indique le basculement d’un monde connaissable et calculable à un monde dissimulé et indifférent à l’existence humaine. Cette computation planétaire engage des fictions moins usuelles et révèle l’implication d’autres forces que la volonté humaine.
Guillaume Boissinot est artiste et chercheur. Sa recherche actuelle porte sur les possibilités de concevoir des intelligences artificielles non humaines, en suivant les hypothèses théoriques et artistiques dans lesquelles les technologies débordent le cadre de la causalité anthropologique. Sa pratique vise à expérimenter des dispositifs de fictions spéculatives participant à l’élaboration d’intelligences inhumaines. Il est doctorant en recherche-création à l'Université Paris 8 et étudiant-chercheur en résidence à l’Esad-TALM Angers. Il enseigne au sein de la licence jeux vidéo et de médias interactif L3Di à Laval.
https://guillaumeboissinot.net/